Martyre chrétien et sanctification des innocents

Institut historique allemand de Paris  -  8, rue du Parc Royal  -  75003 Paris
Le martyr, défini a minima, est une personne qui préfère une mort violente à la soumission et dont l’exécution est racontée dans un texte (Jean-Pierre Albert). Ce qui qualifie le martyr réside moins dans ses vertus intérieures, la cause qu’il défend ou l’identité de son persécuteur que dans le fait d’être reconnu comme tel par la communauté, qui se construit symboliquement sur le souvenir de ses victimes. Les Pères de l’Église ont produit un discours ambigu sur le martyre. En effet, après la Paix de l’Église, il faut justifier qu’il puisse y avoir des martyrs en temps de paix : le discours sur le martyre implique nécessairement de clarifier le lien entre les chrétiens contemporains et ceux de l’époque des persécutions, perpétués par le culte et la liturgie. Des théories exégétiques abstraites sont forgées autour de ces figures essentielles du christianisme tout au long du Moyen Âge : on constate, au-delà de la prégnance du motif de l’imitatio Christi, une actualité et des possibilités d’actualisation du martyre par ajout de nouveaux éléments correspondant au contexte ou par la suppression d’éléments périmés. À travers trois contributions, il s’agira d’interroger le rôle du martyre dans la structuration de la société chrétienne, à travers un questionnement portant tant sur la normativité de la martyrologie que sur les emplois des figures de martyrs dans différents contextes.
  • Isabelle Heullant-Donat (Professeur d’Histoire médiévale à l’Université de Reims Champagne-Ardenne), « Définir le martyre chrétien aux XIIe- XIIIe siècles »
  • Gordon Blennemann (Maître-assistant à l’Université d’Erlangen-Nürnberg, boursier de la Fondation Alexander von Humboldt à l’EHESS et à l’Institut historique allemand de Paris), « Sémantiques et fonctions du martyre dans les sermons hagiographiques de Césaire d’Arles »
  • Axelle Neyrinck (doctorante contractuelle LabEx Hastec à l’EHESS-CEIFR), « Étude du cas d’un “saint Innocent” parisien : Richard de Pontoise »
Date
  • le jeudi 20 décembre 2012  de 14h  à 17h
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