Lire les sciences sociales

CNRS - Salle 221  -  59-61, rue Pouchet  -  75017 Paris
Depuis plusieurs années, les « problèmes entre Flamands et Wallons » sont devenus tellement aigus qu’ils semblent hypothéquer le fonctionnement de l’État en Belgique. Pourtant, ils ne sont qu’une fiction dont les auteurs politiques, économiques et médiatiques ne clarifient jamais les enjeux et fournissent encore moins les clefs d’analyse. Ce livre montre que ces « problèmes » demeurent incompréhensibles si on ne les rapporte pas à la politique très spéciale de l’État belge depuis sa fondation. Ses inlassables efforts en faveur d’un ordre mondial libéral se sont accompagnés sur le plan intérieur d’une fédéralisation économique et communautariste, faisant de cet État un pionnier de l’ethnolibéralisme dont on trouvera plus tard des variantes en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne, etc. Un peu partout sur le continent, l’affirmation identitaire et le dogme néolibéral du « dégraissage » de l’État se renforcent mutuellement en vertu du fameux « principe de subsidiarité » bien fait pour désarticuler les États-nations et leurs systèmes de sécurité sociale. Jamais l’imbroglio belge n’a confirmé de manière aussi flagrante, et à la fois aussi méconnue, l’alliance objective entre (néo)libéraux et ethnonationalistes, incarnée par les séparatistes de la N-VA, désormais premier parti du pays qui trahit à peu près tous les idéaux du mouvement flamand originel. Et jamais la «construction européenne » ne s’est avérée aussi compatible avec la déconstruction d’un État membre. Ce livre entend ainsi donner de nouvelles armes à ceux qui, en Belgique comme ailleurs, entendent mieux comprendre et donc combattre ce qui fait que l’opinion des citoyens est encore et toujours un détail de l’histoire belge et européenne.

Intervenants

Paul Dirkx
est maître de conférences à l’université de Nancy, où il enseigne la sociologie de la littérature et de la presse. Il a notamment publié Sociologie de la littérature (2000) et Les « amis belges». Presse littéraire et franco-universalisme (2006). Cédric Lomba est chargé de recherche au CNRS (CRESPPA-CSU). Ses travaux portent sur les pratiques professionnelles, et notamment sur les mondes ouvriers en contexte de restructuration de longue durée, ainsi que sur les pratiques de distribution dans l'industriepharmaceutique.

Date
  • le mardi 18 décembre 2012  de 14h30  à 16h30
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