Prendre soin de sa population. Le sida au Botswana, entre politiques globales du médicament et pratiques locales de citoyenneté

EHESS, Salle A du conseil  -  190 avenue de France  -  75013 Paris
Au début des années 2000 le Botswana est le pays du monde qui connaît le plus haut niveau de séroprévalence du VIH. Dans le même temps, sa politique d’accès aux médicaments est érigée en modèle de prise en charge de la maladie par les instances internationales. Produit d’une histoire dans laquelle le nationalisme et le paternalisme ont conduit à une forme originale de pouvoir pastoral, la politique de soin à l’égard des malades du sida est devenue le symbole de la bienfaisance de l’État. Cette politique a été rendue possible par le soutien de l’industrie pharmaceutique, de la recherche biomédicale états-unienne et des fondations philanthropiques convergeant vers un pays qui offrait des opportunités et des garanties pour l’intervention biomédicale sur le sida. La politique d’accès aux soins est également inscrite au cœur d’une citoyenneté qui n’est pas seulement biologique, mais qui intègre une dimension politique fondée sur un double processus d’inclusion des nationaux et d’exclusion des étrangers. La thèse porte sur cette configuration à la fois unique pour sa situation historique et exemplaire pour la compréhension qu’elle permet des politiques contemporaines de santé publique en Afrique. La recherche a été réalisée à partir d’une ethnographie des pratiques de soin à l’hôpital Princess Marina à Gaborone, conjuguée à des entretiens avec des soignants, des patients et des responsables de santé publique et à une enquête sociohistorique des politiques de santé et des enjeux scientifiques. Une sociologie politique de la santé publique et de l’État au Botswana est ainsi proposée, entre dynamiques politiques de reconfiguration de la citoyenneté et une économie politique globale d’un continent marqué par son attractivité pour l’intervention biomédicale internationale.

Jury :
  • Laëtitia Atlani-Duault, directrice de recherche à l’IRD, rapporteure
  • Maurice Cassier, directeur de recherche au CNRS
  • Fred Eboko, chargé de recherche à l’IRD
  • Didier Fassin, professeur à l’Institut d’Étude Avancée de Princeton, directeur d’études à l’EHESS, directeur de thèse
  • Guillaume Lachenal, maître de conférences à l’Université Paris 7 Diderot
  • Vinh-Kim Nguyen, professeur agrégé à l’Université de Montréal, rapporteur
Date
  • le jeudi 25 octobre 2012  de 14h  à 19h
Contact
Url de référence

Haut de page