Soutenance de thèse de Gisèle Nkoma Ackye

EHESS salle 11  -  105 bd Raspail  -  75006 Paris

Résumé : Dans la société gabonaise, les recompositions familiales étaient traditionnellement issues du fosterage, du lévirat, du sororat, du veuvage et de la polygamie et présentaient l’avantage de fonctionner comme des institutions. Mais aujourd’hui, les divorces, les séparations, les remariages et les concubinages ont donné naissance à de nouvelles formes de familles recomposées où le lien de parenté est basé de plus en plus sur l’élection et où se crée une concurrence entre la parenté de sang et la parenté choisie.  Ces mutations qui touchent la redéfinition sociale de la parenté au sein des nouvelles familles recomposées sont rendues possibles avec l’adoption du code civil, dès l’instant où la famille gabonaise est passée d’une filiation généalogique à une filiation biologique. Cette filiation célèbre le triomphe de la famille conjugale. De plus, les dispositions de ce code civil ont disqualifié les statuts et les mécanismes culturels qui permettaient aux pluri-parents d’avoir des droits sur des enfants qui n’étaient pas les leurs. Dès lors, la question de la redéfinition sociale de la parenté est au cœur du débat.  Dans ce contexte où les logiques culturelles endogènes et exogènes s’affrontent, l’exercice conjoint de la fonction parentale au sein des familles recomposées est soit légitimé, soit mis à mal. Lorsqu’il est légitimé, le statut réel du conjoint est masqué et le conjoint assume le rôle de père ou de mère social (e) de l’enfant. Lorsqu’il est mis à mal, le statut réel du conjoint est dévoilé et sa position de parent social par alliance est niée, il devient alors un simple “père nourricier” ou une “marâtre”.  Ainsi, les nouvelles recompositions familiales en milieu urbain dévoilent trois figures du parent social par alliance : la “mère”, l’“épouse-mère” et la “marâtre”.

Membres du jury : Directeur de thèse: Elikia M’Bokolo | Doris Bonnet: Directrice de recherche à l’IRD | Jean Copans: Professeur émérite à l’Université Paris-Descartes | Jacob Sabakinu: Professeur à l’Université de Kinshasa.

Date
  • le mercredi 30 mai 2012 à 13h
Contact
  • Elisabeth Dubois (stceaf@ehess.fr)
    Centre d'études africaine, 96 bd Raspail Paris 6
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