Autochtonie et modernité. L'expérience des Innus au Canada

EHESS, Bât Le France, (salle du Conseil B, r-1)  -  198, Avenue de Fance  -  75013 Paris
Brieg Capitaine soutiendra sa thèse  le lundi 9 janvier 2012 à 14h sous la direction de Michel Wieviorka Directeur d'études à l'EHESS.

Jury

M. François Dubet, Professeur à l'Université de Bordeaux II et Directeur d'études à l'EHESS.
Mme Denise Helly, Professeure à l'Institut national de la recherche scientifique, Montréal.
M. Thibault Martin, Professeur à l'Université du Québec en Outaouais.
M. Danilo Martuccelli, Professeur à l'Université Paris Descartes.
M. Michel Wieviorka, Directeur d'études à l'EHESS.


Résumé

AUTOCHTONIE ET MODERNITÉ
L’expérience des Innus au Canada

L’idée de modernité repose intrinsèquement sur une rupture marquant une frontière entre la société moderne et le passé. L’autochtonie constitue à ce titre un véritable cas d’école pour les sociologues qui ont pu observer in situ les faces d’ombre ou de lumière associées à l’avènement d’un monde porteur autant de liberté et de progrès que d’incertitudes et d’assujettissement. Quelle expérience les peuples autochtones font-ils de la modernité et quel sens donnent-ils à leurs actions?
Cette thèse se base essentiellement sur une ethnographie de deux réserves innues au Québec, une trentaine d’entretiens semi-directifs avec des acteurs de ces deux localités ainsi qu’une analyse des politiques indiennes, de documents juridiques et d’articles de presse. Ce travail, centré sur l’individu sans négliger les formes de pouvoir qui se déploient autour de celui-ci, révèle la tension qui traverse la production des sociétés modernes autochtones. En effet, si depuis plus de trente ans, les Autochtones luttent pour la liberté et résistent à l’État canadien, leurs actions contribuent en retour à leur propre enfermement dans une identité collective victimaire. Ce paradoxe, inhérent au mouvement autochtone, participe non pas au déclin de l’État-nation canadien, mais en fait l’un des acteurs de sa résurgence. Enfin, à l’écart de l’action politique jugée destructrice, des individus tentent d’agir en créant une forme de vie sociale non plus déterminée par les règles du système social, mais produite « par le bas » à partir de leur subjectivité. En somme, cette thèse explore, à travers une double analyse de la subjectivation par la liberté, et de l’action politique pour la liberté, la tension qui caractérise la modernité autochtone.

Mots clefs : Modernité, Autochtonie, Innu, Sujet, État, Canada.


Date
  • le lundi 9 janvier 2012 à 14h
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