Résumé :
Cette thèse s’intéresse à la façon dont une innovation télévisuelle – la télé-réalité – s’est constituée à travers les interactions entre différentes instances (producteurs, contempteurs, téléspectateurs-internautes). À son arrivée en France, en avril 2001, par son caractère inédit, la télé-réalité a créé une sorte de vide de catégories pour la saisir, et a suscité à la fois une grande surprise et une immense crainte. A tel point que, dans un premier temps, les seules catégories qui ont semblé adéquates pour la saisir ont été celles de la dénonciation. Puis, le genre a essaimé sur de multiples thèmes, les interactions entre les instances ont évolué, la familiarité avec les programmes s’est accrue. Et, c’est une véritable grammaire télévisuelle qui s’est mise en place : les différentes instances se sont ajustées de façon à fournir des catégories pour envisager la télé-réalité autrement que dans la dénonciation.
Cette recherche a adopté une méthodologique évitant d’entrer dans la polémique. Elle s’est appliquée à serrer de près le processus de co-constitution en suivant un chaînage allant de la production de catégories initiales en passant par les déplacements de ces catégories et les différents positionnements par rapport à ces dernières.
Elle a étudié trois terrains d’avril 2001 à fin 2009 (la presse écrite, les contenus télévisuels, et les sites et forums liés à la télé-réalité) et a mis en place une méthodologie propre permettant de saisir la réception numérique (sur Internet) de la télé-réalité.
Ce travail s’articule autour de quatre grands axes :
Au final, à quoi invite cette thèse ? À comprendre comment se constituent les normes télévisuelles dans les situations d’innovation.
Jury :