Expériences de vies
et récits de soi
La prolifération des récits de soi est sans doute une des caractéristiques de
nos sociétés modernes. Ces témoignages, autobiographies singulières ou « ego
histoires » peuvent être sollicités, volontairement racontés à des fins de
témoignages, de consolations affectives ou sociales ou être rédigés afin de
composer, face au malheur, la courbe d’une vie idéale. Ces discours peuvent
être collectivement proférés, singulièrement assumés ou construits pour
souligner et construire des appartenances collectives.
Par ailleurs, ces prises de paroles prennent de multiples formes, allant des
reconstructions de souvenirs aux revendications d’une identité que l’on pense
être bafouée. Enfin, ils sont analysés par des disciplines et des «
technologies discursives » aussi différentes que la psychiatrie, les
psychologies, les sciences de l’éducation, la linguistique, la sociologie ou
l’histoire.
Poursuivant son travail d’analyse empirique des régimes de subjectivité et des
pratiques thérapeutiques des souffrances affectives, le séminaire s’attachera à
décrire la diversité de ces offres de soins et techniques de production et
reconstruction de soi, leurs enjeux sociaux et sanitaires et s’interrogera sur
les effets socio-politiques et « thérapeutiques » de ces interactions
langagières spécifiques.