Soutenance de thèse de Gabrielle Schütz, sous la direction d'Eve Chiapello.
Cette thèse explore une facette des transformations contemporaines des relations d’emploi et de travail et approche une des manières dont le monde du travail actuel pense et exploite la féminité. A partir du cas des prestations de services d’accueil et en intégrant le genre à l’analyse, son objet est d’étudier le processus d’externalisation, à travers la recomposition de la division du travail qu’il induit, comme d’en examiner les conséquences sur les relations de travail quotidiennes, sur les contenus de travail et les conditions d’emploi du personnel prestataire. On constate ainsi que l’externalisation exacerbe les caractéristiques genrées de l’activité et de l’emploi d’hôtesse d’accueil, fonctionnant à cet égard comme une caisse de résonance. Par ailleurs, dans un contexte de triangulation des relations de travail et d’emploi, s’opère à tous les niveaux une hybridation entre rapports hiérarchiques et rapports marchands : des liens asymétriques et hiérarchisés se recomposent au sein des rapports marchands unissant les sociétés prestataire et cliente, tandis que la relation hiérarchique entre les prestataires et leurs salarié-e-s est mise à mal par la force d’attraction exercée par l’entreprise cliente. Les salarié-e-s des prestataires doivent intégrer la figure du client dans leurs stratégies de carrière, et parvenir à ménager aussi bien ce dernier que leur employeur, ce qui requiert des conduites comme des dispositions particulières. Réciproquement, l’encadrement intermédiaire des sociétés prestataires, qui gère ces salarié-e-s à distance, mobilise des ressources singulières pour faire face aux contraintes structurelles de cette configuration productive.
externalisation, relations triangulaires, hôtesses, féminité, genre au travail, accueil, prestations de services aux entreprises, rapports hiérarchiques, rapports marchands, relation d’emploi, relations de travail, client, encadrement intermédiaire, travail peu qualifié, maternalisme.