Warburg à la lettre, Ensba, Paris, 18-19 novembre 2010
(Premier volet)
Dans la mesure où elle entend fonder une nouvelle science de l’art qui présuppose une circulation à travers les savoirs (l’anthropologie, la psychologie, la philosophie, la philologie), l’œuvre d’Aby Warburg peut être évaluée pour elle-même. Le premier volet du colloque s’attachera à la lettre même de cette œuvre en se consacrant à l’étude de sa genèse et de ses sources comme à l’élucidation de notions et de points théoriques encore insuffisamment analysés. « À la lettre », l’expression n’est pas une simple formule rhétorique dans la mesure où l’établissement même du corpus warburgien n’est toujours pas chose acquise. Les textes publiés, on le sait, ne forment qu’un ensemble minime au regard des carnets de notes qui constituent des lieux d’élaboration conceptuelle et d’invention particulièrement féconds. Cette première session offrira l’occasion de faire le point sur la publication, la traduction et le commentaire des textes. Elle permettra, en particulier, de revenir sur l’interprétation des « formules de pathos » (Pathosformeln) et de la notion de « survivance » (Nachleben), pour en rester aux aspects les plus célèbres de l’œuvre. Il s’agira encore d’essayer d’en savoir davantage sur les modèles proprement énergétiques et dynamiques qui informent la pensée warburgienne. Le séjour au Nouveau-Mexique et le dossier du Rituel du serpent, la maladie mentale et sa « sublimation » épistémologique, l’Atlas-Mnémosyne, dans le détail de ses planches comme dans sa visée générale, ou encore la bibliothèque KWB de Hambourg conçue comme œuvre, constituent autant de thèmes qui permettront de cerner, autant que possible, une œuvre irréductiblement plurielle.