Les anthropologues et la religion

Vient de paraître l'ouvrage d'André Mary aux PUF, dans la collection «Quadrige», Paris, avril 2010, 304 pages, 15 €.

La sortie annoncée de la religion dans les sociétés modernes se traduit par une dissémination du religieux ou au contraire par des réveils qui déplacent le centre de gravité des grandes religions. C’est le moment de revisiter ce que les anthropologues, qui ont traditionnellement partie liée avec les religions des autres (primitives, traditionnelles ou populaires), ont à nous dire sur le socle des formes élémentaires du religieux et les mécanismes symboliques du rituel.
Le religieux des anthropologues (fétichisme, chamanisme, religion des ancêtres…) n’est jamais séparé de l’héritage, assumé ou refoulé, des catégories de leur religion « native ». Le fil conducteur de cet ouvrage est donc la question qu’Evans-Pritchard fut l’un des premiers à poser : la relation personnelle des anthropologues aux choses religieuses dans la construction même de leurs objets. Tous sont finalement confrontés, à l’image du sort réservé au mana par Claude Lévi-Strauss, à la question du « reste » : une religiosité renvoyée à la périphérie du mécanisme rituel ou du système symbolique.
Cet ouvrage repose sur un parcours de lecture personnel marquant les filiations de pensée et la continuité des choix d’objets entre les auteurs : on connaît la dette de Cl. Lévi-Strauss vis-à-vis de Marcel Mauss, mais on ignore souvent le dialogue indirect entre Evans-Pritchard et Lévi-Strauss, ou entre Bastide et Lévi-Strauss. Sont également étudiés ici des auteurs aussi importants que Cl. Geertz, M. Augé, J. Favret-Saada.
Date
  • le mercredi 19 mai 2010
Contact

Haut de page