Dépasser la violence par la création? Ecrire, peindre, jouer, filmer.

Actions locales et sciences sociales

Musée du quai Branly - Salle de Cinéma  -  37 quai Branly ou 218 rue de l'Université  -  75007 Paris
Journées d’études organisées par l’équipe « Anthropologie de la perception » du Laboratoire d’anthropologie sociale, le Centre de recherches politiques de la Sorbonne et le GDRI « Anthropologie et histoire des arts »

Ces journées ont pour objet de réfléchir aux processus de ré-humanisation des individus qui ont subi des violences (guerre, esclavage, colonialisme, viols, tortures, pauvreté structurelle et stigmatisation). Par la comparaison de multiples situations d'exactions ou de relégations, il s'agit d'inviter à une réflexion sur les usages construits des supports culturels (peinture, littérature, théâtre, outils audio-visuels) mobilisés par les acteurs dans leur cadre de vie afin de mettre à distance les souffrances vécues, de les penser, de les dramatiser/dédramatiser, voire de les dépasser. Chercheurs et artistes impliqués échangeront autour de conférences, de lectures et de visionnage de films.

mardi 1er et mercredi 2 décembre 2009, salle de cinéma

Programme

Mardi 1er décembre

Session 1 Penser les formes de réactivité des acteurs impliqués dans les mondes de violences extrêmes

  • 9h30 Introduction par les organisateurs : Barbara Glowczewski, Directrice de recherche, LAS (CNRS/Collège de France/EHESS) et Patrick Bruneteaux, Chercheur en sociologie politique, CRPS (CNRS/Paris 1).
  • 10h Olivier Schetrit (Doctorant en anthropologie, Cinéaste, Comédien à l’International Visual Theatre) : « Chansignes et chorésignes, la théâtralisation chorégraphique de la contestation sociale de personnes malentendantes et sourdes » (Film). Interprété en langue des signes.
  • 10h30 Raphaël Confiant (Ecrivain, Maître de Conférences en Langues et Cultures Régionales, UAG Martinique) : « Penser le colonialisme d’avant et d’aujourd’hui dans la double posture du romancier et de l’universitaire ».
  • 11h Biringanine Ndagano (Maître de Conférences en Littérature, UAG Guyanne) : « Le carnaval en pays dominé ou les masques de la violence ».
11h30 Pause
  • 11h45 Chawky Frenn (Professeur d’art, George Mason University, Fairfax) : « La peinture de l’extrême dans une vie affectée par la guerre civile au Liban ».
  • 12h15 Nadine Revardeau (Professeure d’histoire en secondaire): « Au-delà de la violence, un échange artistique entre des enfants de Naplouse et de Paris, autour du thème du patrimoine architectural ».
  • 12h45-13h15 Discussion animée par Sayouba Traoré (Ecrivain et journaliste)

Session 2 Table ronde : Expériences scientifiques autour du dépassement des violences

  • 14h30 Estelle Castro (Postdoctoral Research Associate, Etudes littéraires et australiennes, Royal Holloway University of London): « L’écriture et la performance comme promesse : réponses à la violence dans l’Australie aborigène ».
  • 14h50 Catherine Alès (Anthropologue, Directrice de recherche au CNRS): « L’anthropologie face aux situations de violence chez les Indiens d’Amazonie ».
  • 5h10 Jane Freedman (Professeure de sociologie à Paris VIII) : « Les violences faites aux femmes migrantes en Afrique ».
  • 15h30 Rachid Mendjeli (Docteur en anthropologie, Comédien) : « La mise en forme théâtrale des violences post-coloniales dans le monde maghrébin ».
  • 15h50 Alain Bertho (Professeur, anthropologue, Paris VIII) « L’anthropologue face à l’émeute : éthique et écriture ».
  • 16h30-17h30 Discussion animée par Isabelle Sommier (Professeur de sociologie, Paris1, Directrice du CRPS)
Mercredi 2 décembre

Session 3 Visionnage de films et interventions autour de l’articulation entre le scientifique et l’artistique

  • 9h30 Michèle Fiéloux (Anthropologue, LAS/CNRS) et Jacques Lombard (Anthropologue, Cinéaste, IRD) : « Filmer anthropologiquement un théâtre de femmes engagées dans une association du Burkina Faso ». Prendre la parole, interpréter le quotidien et résister. Une association féminine au Burkina Faso. Le film réalisé en 2009 (55’) portera sur cette association créée en 1990, qui regroupe des femmes de tout âge et essentiellement d'origine rurale. Ce mouvement de résistance proprement endogène, conduisant à une prise de conscience progressive par les intéressées de leurs conditions de vie sociales, économiques, psychologique, étend maintenant son influence à l'ensemble de la région du sud-ouest du Burkina Faso.
  • 10h30 Marina Galimberti (Cinéaste, Rapsode productions : Film : Femmes résistantes pour la paix, 2003 (20’). Partout dans le monde, des femmes font face aux atrocités de la guerre. Elles décident de résister et de lutter pour un monde de paix. Recueil de témoignages : Fatoumata Agnès Diaroumaye, Louise Ngandu, Ruth Jambo Ogen, Malika Boussouf, Patricia Guerrero, Leïla Shahid, Téodora Tabacki, Nura Begovic, Aïcha Dabalé, Eliane Aissi, Amélia B’Ngui, Farida Akram, Rachel Amram, Muborake Sharipova, Andrée Michel.
11h15 Pause
  • 11h30 Hélène Claudot-Hawad (Anthropologue, Directrice de recherche au CNRS, IREMAM) : « Le travail de l’imaginaire pour résister à la dépossession ». Film Furigraphier le vide. Art et poésie touareg pour le IIIe millénaire, 2009 (55’). Comment être nomade aujourdhui ? Comment poursuivre la marche qui multiplie les horizons ? Comment occuper le vide ? Ces questions douloureuses se posent avec une violence accrue dans les espaces arides du Sahara et du Sahel à l'économie asphyxiée, à la population criminalisée et aux territoires âprement convoités pour leurs richesses minières. Pour résister au chaos et au non-sens, pour lutter contre l'ultime dépossession de soi, celle de l'imaginaire, quarante-quatre poètes touareg réunis pendant trois nuits et trois jours en novembre 2006 à Agadez dessinent des parcours sonores libérés des entraves qui immobilisent leur société et réinventent à leur manière les trames du présent.
  • 12h30-13h15 Discussion animée par Barbara Glowczewski (CNRS/LAS)

Session 4 La temporalité dans les pratiques de ripostes aux violences par l’expression culturelle

  • 14h30 Martin Préaud (Dr EHESS-JCU, interprète, association Maztek) et Emilie Counil (épidémiologiste et interprète) : Mise en lecture d’extraits du texte de Germaine Tillion (1907-2008) Une opérette de Ravensbrück : Le Verfügbar aux enfers. Anthropologue ayant effectué ses terrains en Algérie berbère, Germaine Tillion fut commandant de la résistance (réseau du Musée de l’Homme) pendant la seconde guerre mondiale. Arrêtée et déportée au camp de Ravensbrück en 1942, elle y écrit en cachette cette opérette où, l’humour le disputant à la lucidité, les rengaines populaires se mêlent à la description de la vie quotidienne de ce camp de travail et d’extermination. La pièce, inachevée, fut mise en scène pour la première fois en 2007 au Châtelet.
  • 15h Dragoss Ouedraogo (Cinéaste, Anthropologue, Université de Bordeaux 2) : « Filmer la mémoire des déportés des camps nazis: une expérience de confrontation avec les récits sur la violence extrême ». (Extraits d’un film en cours)
  • 15h30 Elissa Maïlander-Koslov (Historienne, Center for Interdisciplinary Memory Research, Kulturwissenschaflliches Institut, Essen) : « Sur les traces des pères bourreaux. Deux approches littéraires récentes ».
  • 16h Patrick Bruneteaux (Politiste CNRS au CRPS): « Ecrire dans, hors et après les camps : des tactiques individuelles situationnelles de survie par l’écriture aux stratégies littéraires d’une construction mémorielle».
  • 16h30-17h30 Discussion animée par Alexandre Soucaille (Anthropologue, Equipe « Anthropologie de la perception » du LAS, Association d’ethnologie Passerelles).
 
Entrée libre dans la limite des places disponibles
musée du quai Branly
37, quai Branly ou 218, rue de l’Université - 75007 Paris
Métro ligne 9 Alma-Marceau - RER C Pont de l’Alma
Date
  • du mardi 1er décembre 2009 à 09h30 au  mercredi 2 décembre 2009 à 17h30
Contact

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