Brooklyn et «ses» Dodgers

Base-ball et construction des identités urbaines aux Etats-Unis, une sociohistoire (1883-1957)

samedi 5 décembre, 9h00, EHESS, salle 524  -  54 boulevard Raspail  -  75006 Paris
Soutenance de thèse pour le grade de docteur de l'EHESS de Peter Marquiss, sur le sujet : Brooklyn et «ses» Dodgers. Base-ball et construction des identités urbaines aux Etats-Unis, une sociohistoire (1883-1957) (directeur : François Weil), le samedi 9 décembre 2009 à 9h00, salle 524 de l'EHESS, 54 boulevard Raspail, 75006 Paris

Jury

  • Jean-PaulGabilliet, professeur à l’Université Montaigne-Bordeaux III.
  • Bernard Genton, professeur à l’Université Marc Bloch-Strasbourg II.
  • VincentMichelot, professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon.
  • PapNdiaye, maître de conférences à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
  • FrançoisWeil, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (directeur de thèse).

Résumé

Le base-ball joua dès la fin du 19ème siècle un rôle prépondérant dans la formation des cultures urbaines aux Etats-Unis. Les Dodgers, équipe professionnelle de Brooklyn, gigantesque circonscription (borough) de New York, offrent une illustration exemplaire de cette interaction rarement étudiée entre identités urbaines, passion populaire pour le sport et histoire des entreprises de loisirs. De leur naissance en 1883 à leur délocalisation vers Los Angeles en 1957, les Dodgers s’imposèrent comme club de Brooklyn (home-team) au point que ces deux entités formaient pour beaucoup les deux faces d’une même médaille identitaire. Le club revendiqua des caractéristiques locales et la ville l’associa, particulièrement à travers son éloge du monumental stade Ebbets Field, à un « esprit de Brooklyn » imaginé à la fois bien-pensant, gouailleur, ouvrier et multiethnique.
Cette thèse se propose d’étudier les mécanismes sociohistoriques présidant à la construction de cette homologie entre ville et club en insistant sur le poids de la longue durée et sur les complexes dispositifs identificatoires propres au jeu et au spectacle sportifs. D'aucune manière le fruit d'une immanence essentielle, la relation ville/club résulta d'une construction lente et incertaine, alimentée tantôt « par le haut» (les dirigeants, la presse, les notables locaux), tantôt « par le bas » (le public, les joueurs, les Brooklynois). Matrice narrative, le club offrait un vaste répertoire d’identités cohérentes qui le rendait fédérateur pour un très grand nombre de Brooklynois et lui permettait d’influer, hors de la sphère sportive stricto sensu, sur les grands thèmes de son temps, comme le progressisme, la formation de la jeunesse, la lutte anti-communiste, le maintien de rapports de genre asymétriques ou la mise à l’écart des Africains-Américains.
Date
  • le samedi 5 décembre 2009 à 09h
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