Soutenance de la thèse de Nathalie Manrique, le 15 décembre 2008
L’identité des Gitans de Morote et San Juan (Andalousie) se scinde en deux facettes. Elle est tout d’abord le fruit d’un long processus socio-historique soumis aux lois et persécutions. Elle repose également sur une représentation gitane du social fondée sur la notion de prodigalité : celui qui donne est supérieur à celui qui reçoit. De la sorte, les êtres vivants sont classés dans des catégories pensées comme naturelles en fonction de leur propension réelle ou potentielle à donner. Entre membres d’une même catégorie, l’égalité est censée régner. Le mariage, par les diverses mécaniques qu’il engendre, révèle et organise au mieux les positions de chaque individu et groupe dans la hiérarchie sociale locale. Parfois, les dons sont excessifs. Ils provoquent alors des perturbations parfois mortifères au sein de la communauté.