La fièvre du Qigong.

Guérison, religion et politique en Chine, 1949-1999

David A. Palmer, La fièvre du Qigong. Guérison, religion et politique en Chine, 1949-1999. Paris : Éditions de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, février 2005. Collection « Recherches d'histoire et de sciences sociales » 518 p. Planches hors texte, bibliographie, index 15 * 22,5 cm ISBN 2-7132-2010-6. 42 euros


Dérivé des pratiques chinoises traditionnelles d'entraînement corporel et mental, le qigong ou « travail du souffle » a suscité un engouement de masse en Chine au cours des décennies 1980 et 1990, au point d'entraîner ses adeptes dans un conflit religieux et politique jusqu'à la répression en 1999 du Falungong, secte issue du mouvement.
Qu'y avait-il derrière cette gymnastique du souffle pour qu'elle aspire dans sa gestuelle des dizaines de millions de Chinois ? Comment une pratique d'abord reconnue et encouragée par les chefs du Parti communiste chinois comme méthode de guérison et comme nouvelle révolution scientifique a-t-elle pu devenir le foyer d'une explosion religieuse de masse, puis déclencher une confrontation politique ?
Le qigong moderne, fruit d'une volonté politique de séculariser les formes traditionnelles de guérison, est créé par l'État chinois dans les premiers temps de la République populaire. Mais dans les années 1980, le qigong devient le véhicule d'un mouvement de religiosité populaire légitimé par une idéologie qui se réfère aussi bien à la tradition antique qu'à la Science. Dans les années 1990, plusieurs stratégies s'affrontent, visant au contrôle des milliers de maîtres et des millions d'adeptes ainsi qu'à la gestion du potentiel symbolique, économique et politique du mouvement. C'est une radicalisation idéologique, religieuse et politique qui l'emporte, avec le militantisme du Falungong et sa répression par l'État.

David A. Palmer est chercheur associé au CECMC.

Date
  • le mardi 22 février 2005
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