La question de la restitution des prises de guerre coloniale en France. Faux débat ou vrai problème?

EHESS amphithéâtre  -  105 boulevard Raspail  -  75006 Paris
Comment poser aujourd'hui le débat de la restitution - et celui de la réparation, au regard du retour dans les feux de l'actualité de l'histoire coloniale? Quelle est la position de la France à cet égard ? Et quel écho les musées français détenteurs des objets souhaitent-ils donner à cette polémique ? La rencontre commencera par la projection d'un documentaire : « L'obélisque de la discorde », un film de Laurent Védrine, et sera suivie par un débat animé par Bernard Müller, anthropoloque, en présence de personnalités issues des musées, des organisations internationales et de représentants de mouvements de restitution. Cette conférence-débat, organisée par le centre Genèse et Transformation des Mondes Sociaux (EHESS-CNRS) s'inscrit dans le projet Broken Memory.

Depuis une quinzaine d'années se multiplient les initiatives en faveur de la reconnaissance des exactions commises par les Etats Européens au cours de leur expansion moderne. Esclavage, conquête coloniale, administration coloniale, sont remis à l'ordre du jour de manière à instruire un procès de la colonisation, dans une logique qui appelle une forme de réparation. Parallèlement, on constate une augmentation du nombre des demandes de restitution d'objets saisis au cours de la conquête coloniale. Plusieurs objets ont ainsi pris le chemin du « retour » : le sceau du dey d'Alger saisi par l'armée coloniale française en 1830 a été restitué à l'Algérie en 2003, l'obélisque d'Aksoum (Éthiopie) emportée par les soldats Italiens en 1937 a été rendue par l'Italie en 2005. D'autres demandes de restitution à l'instar des plaques historiées du royaume Edo de Benin (réclamés par le gouvernement Nigérian), de la couronne de Montezuma réclamée par une fédération d'associations culturelles mexicaines au gouvernement autrichien sont restées jusque-là insatisfaites. Tout récemment, le trésor d'Abomey (actuelle République du Bénin) saisi lors de la conquête française a fait l'objet d'une demande de restitution, formulée par la députée française Christiane Taubira (Question Ecrite au Gouvernement, le 18 novembre 2005). En réponse à cette multiplication des demandes de restitution, une « Déclaration sur l'importance et la valeur des musées universels » a été rédigée en décembre 2002, et signée par 19 directeurs de quelques-uns des principaux musées du monde (notamment le British Museum, le Louvre, le Metropolitan Museum of Art de New York, le Prado de Madrid, le Rijksmuseum d'Amsterdam, l'Hermitage à St Petersburg). Il s'agit d'affirmer l'irrecevabilité des demandes de restitution en rappelant toutefois la responsabilité qu'appelle le principe d'universalité, d'inspiration humaniste, qui fonde les musées. Comment poser aujourd'hui le débat de la restitution - et celui de la réparation, au regard du retour dans les feux de l'actualité de l'histoire coloniale? Quelle est la position de la France à cet égard ? Et quel écho les musées français détenteurs des objets souhaitent-ils donner à cette polémique ? La rencontre commencera par la projection d'un documentaire : « L'obélisque de la discorde », un film de Laurent Védrine, et sera suivie par un débat animé par Bernard Müller, anthropoloque, en présence de personnalités issues des musées, des organisations internationales et de représentants de mouvements de restitution. Cette conférence-débat, organisée par le centre Genèse et Transformation des Mondes Sociaux (EHESS-CNRS) s'inscrit dans le projet Broken Memory.
Date
  • le jeudi 27 avril 2006  de 17h  à 21h
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