L'économie russe face aux conséquences de l'approfondissement de la crise mondiale et du conflit du Caucase

EHESS, Amphithéâtre, bâtiment B  -  105 Bd Raspail  -  75006 Paris
Conférence de Victor Ivanter

Le conflit en Ossétie du Sud a suscité des interrogations répétées quant à ses conséquences sur l'économie russe et l'on affirme que les marchés financiers auraient « puni » la Russie. Il est incontestable que l'on a assisté à une sortie de capitaux hors de Russie, mais elle a été modérée et pour partie a correspondu à des rapatriements financiers de la part d'institutions bancaires et financières amériucaines confrontées à des difficultés grandissantes, dont la faillite de Lehmans Brothers est un exemple.
L'économie russe reste extrêmement saine. La croissance du PIB au 1er semestre 2008 a atteint 8,2% (8,4% pour l'industrie manufacturière et 22% pour l'automobile) et celle de l'investissement 17%. L'inflation connaît un début de décélération par rapport au printemps et le revenu réel des ménages a augmenté de 8,1%. Cependant depuis mai 2008 l'activité ralentit légèrement et la croissance du second semestre devrait être plus faible que celle du premier. La principale raison réside dans la difficulté des banques et des entreprises russes à lever les fonds nécessaires à la poursuite d'une expansion rapide dans le contexte d'une crise financière internationale qui s'aggrave.
Cette dernière est le véritable problème et non les conséquences de la guerre en Ossétie du Sud. La nature des réactions de l'économie et des autorités en Russie face à l'aggravation de la crise internationale est une question importante non seulement en Russie mais aussi pour les pays Européens en raison de l'impact de la croissance russe sur les résultats des entreprises. Alors que la zone Euro s'enfonce dans la récession la persistance ou l'affaiblissemet du dynamisme de l'économie russe conditionne dans une large mesure notre avenir économique.
Date
  • le jeudi 23 octobre 2008 à 10h
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