La Lettre de l’École des hautes études en sciences sociales, n° 15, décembre 2007

Editopar Danièle Hervieu-LégerPrésidente de l’EHESS

Tous en conviendront, le paysage français de l’enseignement supérieur et de la recherche est en train de bouger rapidement. Des changements d’ordre institutionnel ont déjà posé les bases de modifications profondes en matière de gouvernance des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP). Le rythme d’évolution des modalités de financement de la recherche publique est de son côté en train de s’accélérer. De fait, l’une comme l’autre de ces réformes majeures ne concernent pas directement l’EHESS, non parce qu’elle entendrait se tenir à l’écart de ces réformes mais au contraire parce qu’elle les a en quelque sorte anticipées.

Nos statuts, tels qu’ils découlent de notre décret statutaire de 1985 — qui ne faisait lui–même que reprendre les spécificités essentielles de notre institution : le pouvoir conféré à l’assemblée des enseignants d’élire les organes gouvernant l’École et sa pleine souveraineté en matière de choix des enseignants — rendent sans effet la plupart des changements institutionnels prévus pour les universités par la loi dite LRU.

Quant au financement sur contrat, nombre de nos équipes parmi les plus dynamiques en font déjà grand usage, sans me semble–t–il que la qualité scientifique et la liberté intellectuelle de leurs travaux en pâtissent. Pour autant, on ne peut faire comme si un tel mode de financement était sans impact aucun sur la recherche elle–même. Hors de toute diabolisation comme hors de tout optimisme béat, ce type de question doit être posé ; nous avons en nous assez de ressource collective pour pouvoir en débattre, vivement s’il le faut mais sereinement.

C’est cette même articulation entre réalité des enjeux et densité du débat que nous devons souhaiter voir se mettre en œuvre dans la discussion qui se poursuivra parmi nous, dans les semaines à venir, autour du double enjeu de la préparation de notre futur contrat quadriennal et de la réponse que nous allons être amenés à proposer à l’appel d’offres du « Plan campus », officialisé le 21 février auprès des présidents d’université par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Il s’agit donc pour nous, au cours des mois à venir, de se mettre en ordre non de bataille ou de marche — ce vocabulaire guerrier est inadapté : nous n’avons pas d’ennemis à vaincre, mais des partenaires à convaincre — mais de discussion et de décision. Je le ferai pour ma part dans l’écoute résolue des arguments de chacun, dans le respect aussi du jeu complexe de répartition du pouvoir entre nos instances.

Toutes parmi elles sont concernées, et seront donc appelées à œuvrer à la construction de ces projets qui, avec des règles du jeu et des modalités formelles différentes, orienteront en profondeur notre avenir. Pour autant, rien ne sera changé au fond quant à l’ambition qui nous anime et quant au sens de notre engagement scientifique : fidèles à la double tradition de la fertilisation croisée entre nos disciplines et de l’enseignement par séminaire, nous continuerons à faire de l’École des hautes études en sciences sociales un lieu d’excellence en matière de recherche certes, d’études doctorales, post–doctorales et désormais de master aussi.

À nous de continuer à faire de cette extraordinaire maison — forgée par tant de grands anciens qui furent eux-mêmes, chacun en son temps, plus d’une fois confrontés à des contextes mouvants — l’outil d’une diffusion, renouvelée mais toujours exigeante, des savoirs en sciences de l’homme dans un monde qui en a d’autant plus besoin qu’il se pense en mesure de s’en passer.

À la une

Les autobiographies souveraines 

Vendredi 14 et samedi 15 mars, Paris

Colloque international organisé par le Gahom (CRH/EHESS) avec le soutien de l’ANR (dans le cadre d’un projet blanc soutenu depuis 2006 sur ce thème) et de la Fondation Singer–Polignac.

Ce colloque vient clôturer deux séminaires qui se sont tenus à l’EHESS en 2005–2006 et 2006–2007, consacrés respectivement à la traduction en français et au commentaire de la Vita « autobiographique » de Charles IV de Bohême (1316–1378) et à l’étude d’autres textes « autobiographiques » rédigés par des souverains depuis l’Antiquité jusqu’aux xviiexviiie siècles, dans une approche comparée dans le temps et dans l’espace. L’objectif du colloque consiste à poser la question de la parole personnelle du roi en lien avec la souveraineté et la sacralité de son pouvoir. De nombreux points seront abordés, tels les titres, les auteurs, les formes d’écriture, les manuscrits, leur diffusion, les stratégies d’écriture et les discours, les relations entre autobiographies et mémoires, la langue, les espaces et les temps de la narration. Il conviendra également de saisir toutes les modalités d’étude, dans des contextes sociaux et politiques différents, de l’expression de la personne subjective du souverain.

Programmme détaillé : http://gahom.ehess.fr/document
.php?id=630

Lieu : Fondation Singer–Polignac — 43, avenue Georges Mandel — 75016 Paris et École normale supérieure — 45, rue d’Ulm — 75005 Paris

Contact : Pierre Monnet — pierre.monnet@ehess.fr

Agenda

Conférences

Connaissance de l’Islam

Mardi 4 mars, 18h–20h, Paris

L’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM), en partenariat avec le Collège de France, propose la dernière conférence de la première session de son cycle de conférences publiques, dont le thème est : Le Moyen–Orient, zone de conflit ?

L’Afghanistan par Gilles Dorronsoro, professeur de sciences politiques à l’université Paris I Panthéon–Sorbonne.

Programme détaillé : http://iismm.ehess.fr/document.php?
identifiant=conferences

Lieu : EHESS — amphithéâtre — 105, bd Raspail— 75006 Paris

Circulation des savoirs : échange ? Concurrence ? Hégémonie ?

Lundi 17 mars, 15h–16h, Paris

Les Éditions de l’EHESS organisent une table ronde dans le cadre du Bar des Sciences au Salon du Livre de Paris.

La circulation des savoirs en sciences humaines et sociales s’est intensifiée avec la mondialisation. Y a–t–il pour autant accès aux différents modes de pensée, à la diversité culturelle ? Dans un contexte toujours plus concurrentiel — que ce soit le milieu universitaire ou éditorial — l’enjeu des lieux de production et de reconnaissance des savoirs est crucial.

Comment aider la circulation des idées ? Quel est le rôle de la traduction dans la diffusion d’une pensée non hégémonique ?

Les débats seront animés par Anne Madelain (Éditions de l’EHESS), les intervenants étant Gilles Colleu (Éditions Vents d’ailleurs), Rose–Marie Lagrave (EHESS), Luc Lévy (Ministère des Affaires étrangères, Division de l’écrit et des médiathèques), Christophe Prochasson (Éditions de l’EHESS – sous réserve), Jean–Luc Racine (CNRS), Jérôme Vidal (Éditions Amsterdam).

Programme détaillé : http://www.salondulivreparis.com/
169/animations.htm?type=fiche&
lang=fr&d=2008-03-17&
t=0&l=0&id_anim=395

Lieu : Salon du Livre de Paris — Hall 1 — Porte de Versailles — 75015 Paris

À l’école des sciences sociales

Mardi 25 mars, 18h–19h30, Marseille

Dans le cadre du cycle de conférences organisé par le pôle marseillais de l’EHESS, composé de l’Institut d’économie publique (IDEP), du Groupement de recherche en économie quantitative d’Aix–Marseille (GREQAM) et du laboratoire Sociologie, histoire, anthropologie des dynamiques culturelles (SHADYC).

L’économie comme système complexe,
par Alan Kirman.

Lieu : Bibliothèque de l’Alcazar — 58, cours Belsunce — 13001 Marseille

Contact : Yves Doazan — doazan@univmed.fr

Charles Meryon et Auguste Comte.
Les beaux–arts et la sociologie naissante au milieu du XIXe siècle à Paris

Jeudi 27 mars, 18h–19h30, Paris

La Maison d’Auguste Comte propose une conférence de Wolf Lepenies, professeur de sociologie à Berlin, auteur de nombreux ouvrages dont Les trois cultures : entre science et littérature, l’avènement de la sociologie (Éditions de la MSH, 1990) et Qu’est–ce qu’un intellectuel européen ? Les intellectuels et la politique de l’esprit dans l’histoire européenne (Seuil, 2007).

Entrée libre sur réservation

Lieu : Maison d’Auguste Comte — 1er étage à gauche — 10, rue Monsieur–le–Prince — 75006 Paris

Contact : Michel Bourdeau — michel.bourdeau@ehess.fr

Journées d’études

100e édition de la revue Perspectives chinoises

Mercredi 5 mars, 8h30–17h45, Paris

Le Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC), en association avec le Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CECMC) et le Réseau Asie – IMASIE (CNRS/FMSH) organisent une journée de conférences qui traiteront des évolutions marquantes du monde chinois contemporain depuis la création de la revue, ainsi que de la construction de la "Société d’Harmonie" au CNRS à Paris.

Programme détaillé : http://actualites.ehess.fr/nouvelle2766.html

Lieu : CNRS Campus Mégie — Auditorium Marie–Curie — 3, rue Michel–Ange — 75016 Paris

Contact : Alfred Aroquiame — reseau.asie@msh-paris.fr

La monnaie dévoilée par ses crises

Mercredi 19 mars, 9h30–18h, Paris

À l’occasion de sa publication aux Éditions de l’EHESS, l’Institut CDC pour la Recherche organise une journée autour de la présentation de l’ouvrage collectif La monnaie dévoilée par ses crises dirigé par Bruno Théret.

Programme détaillé : http://www.editions.ehess.fr/
menu/nos–actualites/

Lieu : Caisse des Dépôts — amphithéâtre Solférino — 15, Quai Anatole France — 75007 Paris

Contact : Isabelle Laudier — isabelle.laudier@caissedesdepots.fr

Guerre et amour

Vendredi 11 avril, 13h–17h, Paris

Demi–journée d’études organisée par Jocelyne Dakhlia, Arlette Farge, Christiane Klapisch–Zuber et Alessandro Stella (Centre de recherches historiques).

Les ateliers de réflexion collective sur l’amour se réunissent pour la quatrième année consécutive. Commencée par une approche des amours transgressifs de l’ordre social et culturel, cette recherche prend comme objet d’analyse les représentations de l’amour, figurées et écrites, en particulier dans des situations extrêmes (guerre, distance, prison), où le lien d’amour est mis à l’épreuve.

Programme détaillé : http://actualites.ehess.fr/nouvelle2645.html

Lieu : EHESS — salle 7 — 105, bd Raspail — 75006 Paris

Contact : Alessandro Stella — alessandro.stella@wanadoo.fr

Colloques

Comment penser le comportement animal ?

Mercredi 2 et jeudi 3 avril, Paris

Colloque organisé conjointement par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sous la responsabilité de Florence Burgat, philosophe, directrice de recherche à l’INRA.

Dire qu’un animal se comporte à l’égard de ce qui l’entoure, qu’est–ce à dire ? Le comportement serait constitué par un type de manifestations qui n’appartiendraient qu’à certains vivants et formerait un flux continu et spontané dont l’étude segmentée détruirait la nature propre. Pourtant, ce sont de brèves séquences comportementales isolées de l’ensemble dans lequel elles s’inscrivent, plongées en outre dans l’univers du laboratoire, que l’on choisit le plus souvent d’étudier. Mais a–t–on encore affaire à un comportement ? Ne l’a–t–on pas ainsi réduit à l’un des éléments qui le composent : les mécanismes physiologiques, le programme génétique, les opérations cognitives, etc. ? À l’opposé de cette perspective, le comportement est compris par les approches phénoménologiques comme l’expression d’une liberté, une relation dialectique avec le milieu, quelque chose “qui se détache de l’ordre de l’en–soi”, selon les termes de Maurice Merleau–Ponty. Les liens qui se font jour entre la conception philosophique de l’animal et ses conditions d’observation sont étroits et réciproques.

Lieu : INRA — amphithéâtre — 147, rue de l’Université — 75007 Paris

Contact : Florence Burgat — burgat.florence@wanadoo.fr

Roman Ingarden : ontologie, esthétique, fiction

Vendredi 4 et samedi 5 avril 2008, Paris

Colloque international organisé par Jean–Marie Schaeffer et Christophe Potocki, Centre de recherches sur les arts et le langage (CNRS/EHESS), avec le Groupe de recherche « Fiction » du CNRS.

Roman Ingarden, élève polonais de Husserl, est une des grandes figures de l’esthétique philosophique – et de la philosophie tout court – du xxe siècle. Pourtant sa pensée est peu présente en France, du moins hors des cercles spécialisés de la phénoménologie ou des études polonaises. Cette absence est particulièrement frappante dans le champ des travaux d’esthétique et de philosophie de l’art, mais aussi dans ceux des études littéraires ou musicologiques – pour ne nommer que deux domaines où Ingarden a apporté des contributions substantielles. C’est pourquoi le but premier de ce colloque est de réintroduire sa pensée dans les débats actuels de l’esthétique, de l’étude des arts et de la théorie de la littérature. Ont donc été réunis des spécialistes de la pensée d’Ingarden, mais aussi des chercheurs travaillant dans des directions différentes, pour qui la démarche et les conceptions d’Ingarden restent irremplaçables dans l’approche de certains des problèmes qu’ils se posent.

Programme détaillé : http://cral.ehess.fr/document.php?id=445

Lieu : Bibliothèque Polonaise  — 6, quai d’Orléans — 75004 Paris

Contact : Christophe Potocki — potocki@ehess.fr

Exposition–vente

Éditions de l’EHESS, Éditions de la MSH et Tschann Libraire

Du mercredi 26 au vendredi 28 mars, Paris

Lieu : Hall du 54, bd Raspail — 75006 Paris

 

Il y a 50 ans…

Débats et combats

Les Sciences sociales en France. Un bilan, un programme *

Henri Longchambon

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations 13e année, n° 1, janvier–mars 1958, p. 94–96

Nous englobons dans cette étude sous le vocable sciences humaines les disciplines traditionnelles : philosophie, philologie, langues classiques, langues étrangères, littérature, histoire, géographie — nous y sommes assez brillants — et les sciences sociales nouvelles : économie politique, sociologie, ethnographie, psychologie sociale, biométrie, démographie, etc., et là nous ne sommes pas aussi fiers de nous. Or, ces sciences neuves ou relativement neuves, vivent sans doute ; disons plutôt qu’elles subsistent, malgré les barrages et les asphyxies que signifie pour elles un enseignement qui les prévoit mal et les alimente plus mal encore, alors qu’elles répondent, comme les sciences exactes, à des besoins nationaux grandissants et exigeants. […] L’ampleur des mesures à prendre dans le domaine des sciences sociales n’est donc pas moindre que dans celui des sciences exactes, ni par ses répercussions sur les habitudes anciennes, ni par sa portée pour la vie intellectuelle et économique de la Nation : mais le problème est à reprendre à partir d’une réforme des structures. […]

Au chapitre des crédits, investissements, salaires, etc., le rapport pour l’enseignement supérieur n’est pas commandé par les seuls effectifs. En effet, les crédits sont bien supérieurs pour les scientifiques, en raison des frais beaucoup plus considérables qu’entraînent leurs laboratoires et leurs recherches. L’examen du budget du CNRS permet de constater que le rapport des crédits entre les deux catégories est de 1 à 4, les sciences humaines, avec 1,2 milliard, obtenant 25 % de l’ensemble des fonds distribués . Peut–être, à l’étage du présent rapport, pourrait–on considérer comme raisonnable cette proportion de 1 à 4. En tout cas, d’après un calcul rapide qui n’a que la prétention de fixer un ordre de grandeur, il semble que les ressources dont disposent les sciences humaines, au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche, se situent aux environs de 4 à 5 milliards, si l’on néglige les sommes, insignifiantes d’ailleurs, qu’elles peuvent recevoir en dehors du budget de l’Éducation nationale. Gardons–nous de trouver ces dépenses excessives : même dans le cadre souhaitable et nécessaire d’un changement dans les proportions entre effectifs littéraires et effectifs scientifiques, l’augmentation générale, fort importante, des effectifs des étudiants, demandera une augmentation certaine, en chiffres absolus, du nombre des professeurs de lettres, et dans les secteurs les plus progressifs, une augmentation considérable si l’on veut compenser d’évidents retards. Ceci pour l’enseignement supérieur. Quant aux crédits de recherche, ils sont à augmenter, eux aussi, bien que cette augmentation, considérable dans ses effets, doive se situer à un niveau qui paraîtra très modeste, en face des demandes du secteur « scientifique ».

Mais cet effort doit être fait : sacrifier purement et simplement la recherche des secteurs littéraires serait une énorme faute. Tout d’abord parce qu’il faut conserver à l’une des valeurs traditionnelles, originales, de notre civilisation, son sens et son poids : elle est un des gages de l’influence française dans le monde. Mais surtout, il n’y a pas entre Lettres et Sciences la démarcation si nette qu’on imagine parfois. Quand il s’agit de la vie réelle du pays, chaque problème se complique dans des directions les plus diverses, et sa solution pose des questions à la fois techniques, économiques, sociales, culturelles. Notre problème essentiel, aujourd’hui, est le problème technique. Mais si nous le développons aveuglément aux dépens des autres, nous nous apercevrons que l’édifice s’est mis à pencher d’un autre côté. La crise actuelle des sciences sociales, aux États–Unis (pour prendre ce seul exemple), les préoccupations qu’elle entraîne au niveau non seulement des recherches, mais à l’échelle gouvernementale, devraient suffire à nous rendre sages sur ce point : il y a un équilibre à sauvegarder. […]

* Le présent texte est extrait du rapport présenté au gouvernement, en juin 1957, par M. Henri Longchambon, Président du Conseil supérieur de la recherche scientifique et du progrès technique. […] (NDLR)

ParutionsAux Éditions de l’EHESS

Enjeux littéraires et construction d’espaces démocratiques en Afrique subsaharienne

Maria–Benedita Basto (éd.)

Collection « Dossiers africains » | 2007 | 265 pages | 12 €

Cet ouvrage relève trois défis : repenser le lien entre littérature et politique, réfléchir sur la relation entre littérature et savoir et interroger les usages conjoints des termes “littérature”, “démocratie” et “Afrique”. Il réunit de façon inédite des spécialistes de la littérature, des anthropologues, des historiens, des philosophes, des écrivains et des éditeurs.

La liberté au prisme des capacités

Amartya Sen au–delà du libéralisme

Jean De Munck et Bénédicte Zimmermann (eds)

Collection « Raisons pratiques », n° 18 | 2008 | 334 pages | 27 €

Récompensés par le prix Nobel 1998, les travaux d’Amartya Sen bousculent les acceptions établies de la liberté en économie : contestation des indicateurs utilitaristes ou monétaires du développement, volonté d’y substituer une autre « objectivité ». La conjoncture intellectuelle et politique se prête tout particulièrement à leur discussion. Ce volume présente et discute les principes et les concepts de cette approche innovante. Il attire l’attention sur le fait que Sen est un penseur des droits autant qu’un penseur de l’économie. Son texte sur les droits humains, traduit dans ce volume, en est une illustration.

La monnaie dévoilée par ses crises

Vol.I. Crises monétaires d’hier et d’aujourd’hui

Vol.II. Crises monétaires en Russie et en Allemagne au xxe siècle

Bruno Théret (éd.)

Collection « Civilisations et sociétés », n° 127 & 128 | 2008 | 512 & 296 pages | 23 €

Les crises monétaires sont des moments privilégiés pour saisir les dimensions non seulement économiques mais aussi politiques, sociales et symboliques de la monnaie. Au–delà d’une riche description de crises monétaires (trois continents couverts, à travers 25 siècles), les auteurs — historiens, économistes —, soulignent le caractère institutionnel, politique et symbolique de la monnaie. Ils éclairent les relations que les monnaies entretiennent avec la souveraineté politique et la cohésion tant sociale que territoriale. Chacun des volumes constitue un tout et peut se lire indépendamment l’un de l’autre.

Naturalisme versus constructivisme

Michel de Fornel et Cyril Lemieux (eds)

Collection « Enquête », n° 6 | 2008 | 334 pages | 27 €

Pourquoi les phénomènes seraient–ils pensés de façon binaire : ou bien des construits sociaux, ou bien des réalités naturelles ? Les contributions d’anthropologues, sociologues, historiens et philosophes proposent de surmonter l’opposition entre constructivisme et naturalisme. Publiées en français pour la première fois et discutées, les analyses d’Anne W. Rawls renouvellent le regard porté sur Durkheim. Une relecture de son dernier ouvrage est présentée. Elle offre un modèle possible aux sciences sociales pour relever le défi que leur posent aujourd’hui le naturalisme et l’évolutionnisme des sciences de la vie.

Revues

Revue Annales. Histoire, Sciences sociales, n° 6.2007 | janvier 2008 | 300 pages | 17 €

Au sommaire : Les leçons de la biologie — Confins d’empire — Berlin, capitale musicale.

Une bibliographie consacrée à l’histoire économique accompagne le numéro.

Revue Archives de sciences sociales des religions, n° 140 | janvier 2008 | 22 €

Confréries soufies en métropoles — Littérature de domination — Catholicisme en mutation — Liberté religieuse et multiculturalisme

Le bulletin bibliographique, qui conclut le numéro, propose une centaine de recensions.

Les femmes, le droit et la justice

Revue Cahiers d’études africaines, n° 187–188 | janvier 2008 | 400 pages | 31 €

Ce volume fait le point sur l’évolution contrastée des droits de la famille et du couple en Afrique. Il confirme les processus d’émancipation des femmes, bien que fort inégaux suivant les régions et les cultures. Les archives juridiques, sources trop souvent négligées, éclairent les rapports entre les femmes africaines et le droit, jusque–là méconnus.

Émigrations au début du xxe siècle

Revue Cahiers du monde russe, n° 48/1 | janvier 2008 | 162 pages | 16 €

Le premier article apporte un éclairage inédit sur l’émigration estudiantine russe au début du xxe siècle, à travers les archives de l’Association des étudiants russes à Paris. La deuxième contribution concerne les rapports professionnels et les échanges intellectuels entre l’intelligentsia russe émigrée et les élites culturelles françaises (1920–1925). L’article consacré à l’histoire du groupe Caucase (1934–1939) conclut ce dossier.

Cafés et caféiers

Singularités et universalité d’une production mondialisée

Revue Études rurales, n° 180 | février 2008 | 312 pages | 32 €

Peu de consommateurs rattachent le goût de leur café à un terroir, à des paysages et des savoir–faire, encore moins aux servitudes de la production. Ce numéro se place résolument du point de vue de la production. Par–delà la diversité des thèmes et des lieux abordés, il souligne le « système caféier » inégalitaire qui répercute aux lieux même de production les changements de l’économie mondiale. Les auteurs décrivent le processus de territorialisation qui a accompagné la diffusion de la caféiculture, en tant que moment d’une histoire des sociétés locales et des États, et en tant que composante géographique d’un certain modèle de développement.

Revues électroniques

Images Re–vues, hors–série n° 1

Traditions et temporalités des images

http://www.imagesrevues.org/Sommaire_Hors_Series.php?num_numero=2001

Chez d’autres éditeurs

L’Occident décroché

Enquête sur les postcolonialismes

Jean–Loup Amselle

Stock | Collection « Un ordre d’idées » | 2008 |  336 pages | 22 €

Penser les sciences sociales

Anthropologie, histoire, politique [1]

Jackie Assayag

Éditions Aux lieux d’être | Collection « Sciences contemporaines » | 2008 | 342 pages | 19,50 €

Civilisations

Retour sur les mots et les idées

Revue de synthèse, n° 1 | 2008 | 20 €

Le dossier constitué par Chryssanthi Avlami et Olivier Remaud rassemble, outre leurs textes, des études de Catherine Darbo–Peschanski, Kenta Ohji et Bertrand Binoche.

Sont présentés de larges extraits des interventions de Marcel Mauss, Lucien Febvre et Henri Berr lors d’une semaine de synthèse fondatrice sur la question tenue en 1929.

Sommaire : http://www.revue–de–synthese.eu/doc/RS_2008_i–ii.pdf

Revue en ligne : http://www.springerlink.com/content/120527/

Collection patrimoniale : http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF34414149

Genre, inégalités et religion

Charles Becker (éd.),  Amsatou Sow Sidibé, Mamadou Badji, Ernest–Marie Mbonda et Ghislain Otis

Actes du premier colloque inter–réseaux du programme thématique « Aspects de l’État de droit et démocratie » de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF)

Éditions des Archives Contemporaines | Collection « Actualité scientifique » | 2007 | 460 pages | 48 €

Le père Lebret, un dominicain économiste au Sénégal (1957–1963)

Charles Becker, Pierre–Paul Misséhoungbé et Philippe Verdin

Fraternité Saint–Dominique de Dakar – Karthala | 2007 | 153 pages | 18 €

Exodus !

L’histoire du retour des Rastafariens en Éthiopie

Giulia Bonacci

Éditions Scali | 2008 | 789 pages | 32 €

Stephanus Baluzius Tutelensis

Étienne Baluze (1630–1718), un savant tullois dans la France de Louis XIV

Jean Boutier

Les Éditions de la Rue Mémoire | 2007 | 144 pages | 18 €

La Teuf

Essai sur le désordre des générations

Monique Dagnaud

Seuil | Collection « Sciences humaines  » | 2008 | 191 pages | 17 €

Missions religieuses modernes

Notre lieu est le monde

Pierre–Antoine Fabre et Bernard Vincent (eds)

École française de Rome | 2007 | 410 pages | 46 €

Manger

Français, Européens et Américains face à l’alimentation

Claude Fischler et Masson Estelle

Odile Jacob | Collection « sciences humaines » | 2008 | 338 pages |  25 €

L’avenir du sensible

Les sens et les sentiments en question

Claudine Haroche

PUF | Collection « Sociologie d’aujourd’hui » | 2008 | 257 pages | 25 €

Edgar Morin, plans rapprochés

Revue Communications, n° 82 

Numéro dirigé par Nicole Lapierre

Le Seuil | 2008 | 192 pages | 16 €

Avoir 16 ans à Fleury

Ethnographie d’un centre de jeunes détenus

Léonore Le Caisne

Seuil | 2008 | 340 pages | 21 €

Journal des motions intérieures

Ignace de Loyola

Édition critique de Pierre–Antoine Fabre

Lessius | Collection « Au singulier » | 2007 | 286 pages | 24 €

Enfants du don

Procréation médicalement assistée : parents et enfants témoignent

Dominique Mehl

Robert Laffont | Collection « Le monde comme il va » | 2008 | 343 pages | 20 €

La France contemporaine, xixexxie siècles

Atlas de l’histoire de France, vol. 3

Gilles Pécout (Jean Boutier, dir.)

Autrement | Collection « Atlas mémoires » | 2007 | 96 pages | 18 €

Voir les yeux fermés

Arts, chamanismes et thérapies

Michel Perrin

Seuil | Collection « Beaux livres » | 2007 | 200 pages | 49 €

L’être humain, une question de détails

Albert Piette

Socrate | Collection « Philosophie virtuelle » | 2007 | 120 pages | 10 €

Entre ciel et terre

Figures d'Aphrodite en Grèce ancienne

Gabriella Pironti

Centre international de recherche sur la religion de la Grèce antique | Kernos, suppl. 18 | 338 pages | 40 €


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