De la réception de Max Weber à la lecture de Weber par LIN Cheng
EHESS, salle 8
-
105 boulevard Raspail
- Paris 75006
Depuis longtemps, on peut contester ou
affirmer avec enthousiasme des explications offertes dans les travaux de Max
Weber dont la réception est essentiellement constituée par le commentaire des
spécialistes, issus d'une telle ou telle discipline. Mais ce qu'est le rapport
entre Weber et le spécialiste a jusqu'à présent trop peu retenu notre attention.
C'est-à-dire que nous pouvons nous demander si Weber peut être considéré comme
spécialiste d'un domaine spécifique. Sinon, comment peut-on repérer son œuvre en
vertu de la division disciplinaire ? L'examen d'une réception de Weber à Taïwan
(1980-2005) montre qu'il existe une opposition épistémologique entre cet grand
auteur et ses interprètes, bien que ces derniers se soient imaginés avoir suivi
exactement les traces de ce premier. En précisant ce qu'est le capitalisme,
l'éthique protestante, le bouddhisme, le droit chinois et le comparatisme
culturel conçus par Weber, nous tentons de découper une telle opposition et d'en
donner la raison d'être : les vicissitudes de cette réception sont
inséparables de la situation du nationalisme chinois à Taïwan du point de vue
duquel des travaux de Weber marquent un eurocentrisme. Par conséquent, le
crépuscule de cette réception semble être inévitable lorsque ses fondements ont
été sapés. Toutefois, cette opposition a l'avantage d'acquérir quelques lumières
sur l'œuvre de Weber, pourvu qu'on puisse reconnaître des limites à la lecture
de ses interprètes, des spécialistes. La connaissance de Weber est donc
« non-spécialiste », laquelle connaissance lui permet de travailler,
d'une façon très originale, la situation chinoise ainsi que le rapport entre
économie et religion tel qu'il apparaît à travers Confucianisme et
taoïsme.
Date
-
le
mercredi 24 janvier 2007 à 13h30
Haut de page